De juin à septembre, la fréquentation touristique devrait connaître une nouvelle hausse dans les stations de montagne, actant la montée en puissance estivale de cette destination.
La randonnée compte de plus en plus d’adeptes en France. (Romain Doucelin/SIPA)
Ce qui semblait être un effet collatéral de la crise sanitaire est en train de devenir une tendance lourde. La montagne française séduit durant l’été toujours plus de vacanciers, en quête de fraîcheur et de prix souvent plus abordables que sur le littoral.
Sur la période courant de mi-juin à mi-septembre, les stations de montagne devraient ainsi enregistrer un taux d’occupation moyen de 50 %, soit une hausse de 2,5 % par rapport à l’an dernier, selon l’ANMSM (Association nationale des maires des stations de montagne).
Août, ce sauveur
Après un mois de juillet plus faible qu’espéré, notamment à cause d’une fin tardive de la période scolaire, le mois d’août est venu « sauver » la saison estivale avec un pic à 74 % pendant la première semaine. Tandis que la météo favorable de ces dernières semaines a entraîné des réservations de dernière minute, notamment dans l’hôtellerie.
Globalement, tous les massifs ont observé un niveau de fréquentation élevé, stable dans les Pyrénées, et en hausse de 2,5 points dans les Alpes du Nord. Les Alpes du Sud ont connu une légère baisse (-0,9 point) mais les mois d’août et septembre laissent augurer d’une « saison honorable après les étés record post-Covid de 2020, 2021 et 2022 », selon l’Agence départementale de développement économique et touristique des Hautes-Alpes.
Héritage du Covid
L’alpinisme, l’escalade, l’eau vive ou le vélo sont autant d’activités susceptibles de séduire le plus grand nombre. Mais on assiste surtout « à une attirance de plus en plus forte pour la marche et la randonnée, qui se développent beaucoup », note Christian Mantei, président d’Atout France.
Ces résultats s’inscrivent dans un contexte de montée en puissance de la destination montagne. « Il faut se rappeler qu’entre 2019 et 2021, le taux d’occupation a augmenté de 10 % », souligne Jean-Luc Boch, maire de La Plagne. Les réservations ont désormais tendance à s’étirer, en débordant sur les mois de juin et de septembre.
Les opérateurs touristiques, eux, profitent désormais à plein de cet engouement. « La montagne confirme son statut de nouvelle destination privilégiée par les Français en été, avec une forte demande tout au long de la saison et un taux de remplissage en augmentation de 20 % », se félicite ainsi Alexis Gardy, président de Belambra. Le Club Med affiche lui de « bons résultats portés par (ses) villages à la montagne » (Grand Massif, Arcs Panorama, Valmorel, Tignes, Val d’Isère. Du côté de Pierre & Vacances, le domaine des 3 Vallées (Savoie) a enregistré une « forte progression », la montagne faisant partie des destinations privilégiées par ses clients. Quant à Odalys, il a enregistré une « excellente performance de la destination montagne ».
Malgré tout, comme l’ensemble du tourisme tricolore, certains professionnels n’ont pas échappé aux effets délétères de l’inflation. « Le panier moyen a bien baissé cet été, de l’ordre de 5 à 10 %. Le chiffre d’affaires de l’hébergement est en hausse, car c’est une dépense quasi obligatoire, mais les restaurants ont subi une vraie baisse », soupire l’élu.
Par Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur Source
