Que penser des «premix», ces cocktails prêts à boire ?
Qu’est-ce que le prémix, vaut-il d’être essayé et adopté, et comment a-t-il progressé depuis son apparition il y a quelques années ? Voici un point sur le statut actuel du mix en bouteille, à découvrir chez les cavistes et sur internet.
Il a gagné en respectabilité
Depuis que le cocktail prêt à boire a fait son apparition au début de la décennie actuelle, il a acquis un nom à lui, «prémix», ce qui signifie que la tendance se porte bien et a atteint un statut particulier. «Le marché du prémix monte et se développe», explique Nicolas Michaud, fondateur de la marque MXO. «Les produits évoluent bien et la catégorie aussi : il y a quatre ans, le prémix était considéré comme bas de gamme ; aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les consommateurs ont compris qu’il pouvait être un produit de qualité.» Avec la prise de conscience du produit est venue une démocratisation qui a stabilisé le genre et facilité son développement.
Il a trouvé son public
La mixologie fascine, mais tout le monde n’a pas l’envie, le courage ou l’équipement pour mixer des cocktails chez soi. Et puis secouer un shaker, ça demande plus d’énergie et d’adresse que ça n’en a l’air. Le prémix permet de reproduire, en toute simplicité, le plaisir goûté au bar. Il n’y a rien à ajouter au contenu de la bouteille, si ce n’est quelques glaçons, les garnitures classiques de type rondelle d’orange ou bâton de cannelle, et parfois, conseillée par le fabricant, un peu d’eau pétillante. De quoi s’offrir un moment de détente en deux minutes chrono.
La clientèle professionnelle aussi s’enthousiasme pour le prémix : CHR, barmen, spécialistes de l’événementiel… Initialement, les cocktails prémix étaient vendus en bouteille à cet effet, mais on est allé plus loin : «J’ai une offre de cocktails en cubis de cinq litres, dit Nicolas Michaud. C’est très pratique pour l’hôtellerie-restauration et pour les établissements qui n’ont pas de barman : tout en servant des cocktails de qualité, on diminue les coûts, on économise le matériau et l’on gagne du temps au service.»
Il relève de vraies créations sur des bases classiques
Une des grandes vertus du prémix est d’émaner de barmen créatifs qui interprètent les recettes de base en leur ajoutant une touche personnelle : ainsi, l’americano et le negroni de Balbine contiennent de la grande absinthe, de l’achillée millefeuille, de l’ortie et de la sauge, et son Moscow mule associe la vodka française au gingembre, au poivre timut et au piment oiseau. On ne bénéficie pas d’une simple mise en bouteille mais aussi d’un talent original.
Les gammes se sont étoffées
Les marques de prémix qui se sont lancées il y a quelques années ont élargi leur offre tout en évitant de se disperser en références trop nombreuses. MXO a créé, en 2024, un mai tai à base de rhum ambré, de rhum blanc, d’un sirop pêche de vigne-orgeat et de jus de citron, et expérimente sur un mix sans alcool Passion-citron vert-menthe. L’Alchimiste, marque de prémix lancée par le barman Matthias Giroud, est passée de six cocktails en 2022 à dix en 2024. La marque anglaise Tails se décline en sept références grand public au format 50 cl (gin gimlet, whisky sour, Passionfruit martini, espresso martini, classic daiquiri, raspberry cosmopolitan), et, pour les pros, en bouteille d’un litre avec quatre références de plus (mojito, berry mojito, piña colada et margarita). Coppa, marque hollandaise, arbore une vaste gamme résolument festive, incluant rum & ginger, amaretto sour, tequila sunrise et sex on the beach. Si la tendance semble être née en Angleterre et en France, les Pays-Bas se passionnent pour le prémix.
Les grandes marques s’en sont emparées
Il fallait s’y attendre : ces cocktails prémix conçus par des aventuriers du bar ont attiré l’attention des grandes marques de spiritueux. Le prémix devient mainstream. Sautant sur l’occasion, Bacardi propose des cocktails à base de rhum, en bouteille ou en canette : mojito, rum punch, limon & lemonade, lime & soda, espresso rumtini, ainsi qu’une gamme Breezer aromatisée aux fruits tropicaux. La vénérable marque hollandaise Bols y va aussi de son old-fashioned, de son espresso martini et de sa margarita azul, tandis que le tout aussi hollandais De Kuyper propose son pornstar martini en bouteille d’un litre. Outre-Manche, même Gordon’s s’y met avec une canette de gin & tonic qui était, il faut le dire, la moindre des choses. Enfin, une curiosité : la liqueur hollandaise aux épices Sonnema Berenburg, créée en 1860, a bien voulu s’associer au cola effervescent pour un prémix en bouteille d’un litre et demi. On n’a pas goûté, mais on aimerait…
Ils sont aussi sans alcool
Il fallait aussi s’y attendre : un jour ou l’autre le prémix devait rencontrer le sans-alcool. La démarche de L’Alchimiste a toujours été peu alcoolisée, mais sa gamme se divise désormais entre cocktails sans alcool et low-alcohol. La marque d’apéritifs bio sans alcool Osco, proposée en Original (verjus, plantes et gentiane) et en Rouge ardent (verjus, fruits rouges et épices), est bel et bien un prémix : il ne lui manque que quelques doigts de tonic ou d’eau gazeuse, à moins qu’on ne choisisse de le boire pur. La diversité actuelle des fabricants de cocktails sans alcool (Ish, Roots Divino, Upper, Jardins…) nous empêche de les citer tous, mais un petit tour sur le site du Paon qui boit vous renseignera.
Quelques propositions
- MXO, le pionnier français : disponible sur mxo-spirit.com
- Balbine, prémix bordelais : disponible sur balbinespirits.com
- L’Alchimiste, prémix parisien non alcoolisé ou si peu : disponible sur alchimistedrink.com
- Tails, marque fondée en 2010 à Londres par le barman Nick Wall : disponible sur tailscocktails.com
- Osco, deux délicieuses références sans alcool à diluer (ou non) : disponible sur oscodrinks.com
- Coppa, hollandais et festif : disponible sur coppacocktails.com
- Maison Alphonse, excellents mix rustiques et herbacés qui fleurent bon la France profonde : disponible chez les cavistes spécialisés
– A retrouver en cliquant sur Source
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