Les campings attirent toujours plus de touristes

Après une nouvelle année record, les réservations pour la prochaine saison sont prometteuses. Mais la France continue paradoxalement de perdre des campings.

Les emplacements « nus » connaissent un regain de popularité.
Les emplacements « nus » connaissent un regain de popularité. (GILE Michel/Sipa)

C’est désormais une habitude. Chaque année, le camping fait de nouveaux adeptes, séduits par une offre plus diversifiée et par un rapport qualité/prix quasi imbattable. La saison dernière a confirmé cette tendance, puisque 141 millions de nuitées ont été enregistrées, surpassant largement les niveaux pré-Covid (+9,3 %).

Cette fréquentation record a notamment été tirée par les touristes étrangers, revenus en nombre dans l’Hexagone. Et le phénomène pourrait se confirmer cette année, puisque les réservations des « Européens de proximité » (Belges, Néerlandais, Allemands) sont pour l’instant en hausse de 10 %, selon le baromètre Atout France de l’hôtellerie de plein air.

Plus globalement, la saison à venir s’annonce prometteuse, avec un niveau de réservations supérieur à 2023 (+6 %), porté par les ponts du mois de mai. Les professionnels affichent néanmoins leur prudence : « L’an dernier, à la même date, nous étions en avance de 20 % par rapport à 2022. Mais il y a eu un fort ralentissement en mai et juin, tandis que les niveaux au coeur de l’été ont parfois été inférieurs à l’an passé », rappelle Nicolas Dayot, le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Dans certaines régions, comme en Paca, ce sont les mois de septembre et octobre qui ont permis de « sauver » la saison.

Le haut de gamme fait une percée

Malgré tout, la plupart des indicateurs sont au vert pour le secteur, qui continue d’opérer sa mue. D’un côté, sa montée en gamme semble répondre à une demande des voyageurs, comme en témoigne la hausse de 6 % des nuitées dans les campings 4 et 5 étoiles, et inversement la baisse dans l’entrée de gamme (-2,1 % pour les 1 et 2 étoiles et -2,5 % pour les 3 étoiles).

De l’autre, les emplacements « nus » – réservés aux tentes ou aux véhicules de loisirs – connaissent un regain de popularité, grâce au retour des étrangers plus friands de ce mode d’hébergement, mais aussi au boom des ventes de camping-cars et autres vans aménagés.

Pas d’envolée des prix

En parallèle, les prix ne connaissent pas d’envolée spectaculaire. Depuis quatre ans, les tarifs des emplacements nus ont en moyenne grimpé de 11 %, soit moins que l’inflation sur la période (13 %), selon la FNHPA. Cette hausse atteint 18 % pour les hébergements locatifs (mobil-homes, chalets), justifiée selon les professionnels par la « premiumisation » d’une partie du parc.

Seule ombre au tableau, en forme de paradoxe : si les campings français alignent des records de fréquentation, leur nombre ne cesse de diminuer. En moins de quinze ans, un quart des effectifs ont disparu, passant de 10.000 à 7.500. « Les campings restés dans leur jus des années 1970 n’ont plus de clients », résume Nicolas Dayot. Pour stopper l’hémorragie, la FNHPA souhaite s’associer à la Banque des territoires pour aider les quelque 3.000 unités menacées. Avec pour objectif de les repositionner, par exemple, sur le segment de l’hébergement insolite.

Par Yann Duvert ( ) – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/les-campings-attirent-toujours-plus-de-touristes-2086729