La distribution automatique, ses enjeux, son salon
Alors que son salon dédié, Vending Show, ouvre ses portes le 21 juin la Porte de Versailles, la NAVSA, fédération des acteurs de la distribution automatique, rappelle les grands enjeux qu’elle a à adresser pour s’inscrire dans le futur.
Après le coût d’arrêt lié à la Covid -90% de l’activité a été perdue au plus fort de la crise-, la distribution automatique reprend de la vigueur. Ainsi, 57 % des 275 adhérents de la Navsa, la fédération nationale des acteurs de la distribution automatique, ont renoué avec les niveaux de 2019, pour un chiffre d’affaires global de 2,7 milliards d’euros en 2022 contre 3 milliards pré-pandémie. Pour poursuivre sur la lancée, alors que certaines entreprises doivent rembourser leur PGE, que toutes sont extrêmement touchées par une inflation à deux chiffres difficile à répercuter auprès des clients, la filière doit satisfaire plusieurs enjeux, rappelle le Président, Pierre Albrieux.
- Les enjeux environnementaux – Si le passage aux gobelets carton composés de seulement 10% de plastique en moyenne vs des gobelets plastique a demandé beaucoup de travail et d’investissements, d’autres défis écologiques vont devoir être relevés par la filière : l’objectif du zéro plastique, le déploiement du recyclage desdits gobelets dans la D.A traditionnelle, mais aussi le reconditionnement du matériel en fin de vie.
- Les difficultés de recrutement – Comme dans beaucoup de secteurs, les difficultés de recrutement se sont généralisées en France, regrette Pierre Albrieux. « Les nouvelles technologies, les systèmes bancaires de paiement, les écrans tactiles ont fait un bond ces quatre dernières années. Cette sophistication numérique grandissante des appareils requiert des interventions sur les appareils parfois difficiles pour des techniciens historiques » et du coup « une requalification de certains métiers », avec des formations qualifiantes sur lesquelles réfléchit la fédération. Car « nous avons changé d’ère ».
- La nécessaire connectivité des matériels – Si avant, c’était la qualité technique des appareils qui comptait, « il n’y aura pas de DA à l’avenir sans connectivité ni sans personnel formé à cette connectivité». Ces avancées technologiques, à mettre en place idéalement dans les 5 prochaines années, réclament de très gros investissements mais vont permettre une économie de productivité et des possibilités sans fin. Cette connectivité se traduit aujourd’hui par une montée en puissance des paiements sans contact, très coûteuse sur le plan technique et économique. Si, sous la pression de Bercy, les banques ont fait de gros efforts pour limiter leurs commissions, il faut faire attention à ce qu’elles ne dérapent pas. Quant à l’intelligence artificielle, elle peut aider à développer des programmer, anticiper des ventes, la disponibilité des machines etc. à condition de ne pas contrevenir aux exigences de la RGPD.
- La numérisation des factures – Chargée d’aider à la simplification administrative, l’obligation d’émettre des factures électroniques à partir de juillet 2024 est un « défi considérable sur le plan technologique, avec un coût et une mise en œuvre parfois complexe », alerte Pierre Albrieux.
- Une offre plus saine – Alors que le « sans sucre » s’affiche désormais par défaut, que les fournisseurs proposent une offre à la teneur réduite en sucre, la filière travaille avec les pouvoirs publics pour déterminer quels pourraient être ses engagements en faveur de l’amélioration de la qualité de l’alimentation.
Dans ce contexte, il y a plusieurs motifs de satisfaction pour la D.A. Alors que les boissons chaudes restent le cœur du métier -80% de l’activitéen 2022 contre 70% en 2019), le solide et les boissons fraîches s’ouvrent de nouveaux créneaux. Les vitrines connectées se sont développées sur les sites tertiaires en même temps que le télétravail, mais aussi dans de nombreux groupes hôteliers où elles viennent se substituer aux cuisines destinées à la restauration du personnel. Et si, le nombre d’appareils en fonctionnement -600000-, se chiffre réduit, cela tient à la rationalisation du parc (suppression de machines non rentables).
Juin 2023Vending Show, la D.A tient salon du 21 au 23 juin, Porte de Versailles à Paris
Désormais propriété de la fédération, le salon français de la D.A fait son retour. « Après quatre ans de crise, nos adhérents sont heureux de se retrouver pour aborder en commun les défis d’aujourd’hui et de demain », raconte Pierre Albrieux, le Président de la Fédération. A la Porte de Versailles, du 21 au 23 juin, les visiteurs découvriront les nouveautés d’une centaine d’exposants (nouveaux gobelets, distribution sans contact etc.) et pourront assister à et de nombreuses conférences sur les enjeux de la filière, comme le réemploi de matériel, la fin de vie du gobelet et les conséquences de la mise en œuvre des ZFE.
Par SABINE DURAND – A retrouver en cliquant sur Source