Geco Foodservice : bilan et perspectives de la rentrée pour les fournisseurs de la RHD

     
Geco Foodservice : bilan et perspectives de la rentrée pour les fournisseurs de la RHD

De g. à dr., Michel Sanson, Laurence Vigné et Frédérique Lehoux, respectivement président, dga et dg du Geco Foodservice

Quel bilan tirer de cet été ? Quelle place pour le prix parmi les critères d’achat des restaurateurs ? Quel impact de la mise en place des différentes REP pour les fournisseurs ? Trois questions auxquelles le président de Geco Foodservice Michel Sanson et la directrice générale Frédérique Lehoux se sont attachés à répondre le 27 septembre 2024.

Alors que la restauration aurait engrangé un chiffre d’affaires de 83,6 milliards d’euros en 2023 selon Circana, « nous devons construire avec tous les acteurs une filière de la RHD innovante, agile, responsable », estime le président de Geco Foodservice, Michel Sanson. Dans un contexte économique pas si négatif -le PIB progresse, l’inflation se tasse, le taux de chômage se stabilise-, le hic vient des Français eux-mêmes, « qui ont le sentiment de perdre en pouvoir d’achat donc freinent leur consommation », ajoute Frédérique Lehoux, la directrice générale. Et ça se ressent au premier semestre 2024, moins en termes de chiffre d’affaires -27,4 milliards de dépenses, soit une hausse de 2,8 % vs le 1er semestre 2023- qu’en termes de fréquentation. Selon le panel Crest, si celle-ci progresse légèrement par rapport à la même période de 2023, elle chute de 9,2 % vs le 1er semestre de 2019 ! Avec des disparités en fonction des secteurs : la restauration collective retrouve de la stabilité, le snacking s’essouffle exception faite des boulangeries et de la GMS, les cafés-bars-brasseries semblent très en forme. Et en termes de canaux ? La livraison est stable en nombre de visites, la VAE en légère hausse a contrario de celle sur place, en légère baisse.

Le prix, un driver clé des achats des restaurateurs

Dans ce contexte, il était intéressant de définir quels étaient les critères d’achat en alimentaire comme en non alimentaire des restaurateurs, et surtout quel était le poids du critère prix. Une étude à laquelle s’est attelée Nicolas Nouchi, de StrategEat en collaboration avec Shenkuo, sur la fin d’année 2023 et début d’année 2024. Si le prix est le critère N°1 pour 26% d’entre eux, plutôt de centre ville, hyper urbains, il est important pour tous. Pour les attirer avec cette dimension prix, les critères d’achat les plus efficaces seraient selon eux prioritairement le paiement différé, et de loin, davantage encore dans le non alimentaire, devant les rabais, les produits gratuits et le reste des items. A noter que 23 % des professionnels sont attentifs avant tout au produit, 16% à la marque, 11% aux services et 5% à la satisfaction des contraintes, qu’elles soient réglementaires ou RSE.

Les REP, un dispositif à simplifier et une nébuleuse à clarifier

Certes, l’inflation s’est calmée, mais les REP (responsabilité élargie du producteur), qu’elles soient en cours (REP des Emballages Ménagers, REP Restauration) ou à venir au 1er janvier 2025 (REP Emballages industriels et commerciaux) pourraient impulser une dynamique haussière. Et ce n’est pas là le moindre écueil de ces dispositifs au principe simple -la collecte et la gestion des déchets d’emballages est financée par une éco-contribution sur ces mêmes emballages-, jugé pertinent par les professionnels… Mais c’est leur mise en œuvre qui est nébuleuse. D’abord, parce que le gisement d’emballages a été déterminé pendant la Covid, avec une restauration à l’arrêt, ce qui explique des écarts sensibles sur le calcul des tonnages concernés (par exemple, pour la REP EM, 800 kt pour Citeo contre 598 kt pour l’Ademe). Qu’en prime « 80 % des emballages de la restauration sont fléchés vers les emballages ménagers avec lesquels ils n’ont pourtant rien à voir », regrette Frédérique Lehoux. Que ces REP prennent du retard à l’allumage : le montant des éco-contributions pour 2025 n’a été connu que fin septembre ; le flou règne encore sur les modalités et les tarifs de la REP EIC… Autant de décalages « qui vont peser sur les comptes d’exploitation », estime Frédérique Lehoux. Ce qui fait dire à Michel Sanson que « nous avons besoin de visibilité -les tarifs doivent être connus au moins 6 mois à l’avance-, de simplification, de communication. Il faut que tous les acteurs puissent comprendre ce qu’il se passe ». Pas évident alors que le périmètre des emballages des différentes REP risque fort d’être redéfini par le PPWR, le règlement européen en cours de finalisation.

Par SABINE DURAND – A retrouver en cliquant sur Source

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