Distribution : France Boissons veut livrer Paris grâce à la Seine
L’entreprise qui distribue des boissons partout en France investit sur son site de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) pour limiter son empreinte carbone. Les premiers camions électriques viennent d’arriver et la plateforme envisage d’utiliser la voie d’eau d’ici à la fin de l’année.
A quelques mètres du port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), les entrepôts de 17.000 m2 de France Boissons tournent à plein régime. Le distributeur, filiale du groupe Heineken depuis 1987, souhaite « verdir » sa chaîne d’approvisionnement pour livrer ses boissons allant de l’eau, à l’alcool en passant par les jus de fruits et les sodas. Avec 973 millions d’euros de chiffre d’affaires, France Boissons veut atteindre « zéro émission nette de carbone sur les propres émissions de l’entreprise d’ici 2030, et sur l’ensemble de sa chaîne logistique d’ici 2040 ».
Pour l’entreprise, la première étape est de réduire ses émissions de CO2 liées aux transports. En effet, ils étaient responsables d’un tiers des émissions en 2022. France Boissons mise donc sur le renouvellement progressif de sa flotte de camions vers des véhicules électriques avec « plusieurs millions d’euros investis », indique Laurent Théodore, le président de France Boissons.
100 % électrique à horizon 2040
Cinquante camions électriques en location rejoindront la flotte de la filiale, dont vingt livreront depuis Bonneuil-sur-Marne d’ici à la fin 2024, soit la moitié des véhicules sur la plateforme. Le président de France Boissons souligne qu’il s’agit d’« une nouvelle étape concrète vers notre objectif de migrer vers une flotte 100 % électrique à horizon 2040 ». Des bornes de recharges sont en cours d’installation et des investissements ont été faits en 2023 pour développer l’écoconduite, convertir les véhicules thermiques vers des biocarburants ou encore équiper en LED les infrastructures du groupe.
L’autre moyen de décarboner sa logistique : parier sur le fluvial. L’an dernier, pendant une dizaine de jours, l’entreprise a testé le transport fluvial afin d’étudier les possibilités de livraisons depuis le port de Bonneuil-sur-Marne. Le dernier kilomètre était assuré par des camions électriques depuis le quai de Grenelle à Paris vers quatre arrondissements parisiens.
Une expérience « concluante », selon le président de France Boissons. Il prévoit au quatrième trimestre « post-Jeux Olympiques » d’investir dans le fluvial pour livrer les boissons au sein de Paris intramuros. Un mode de transport plus coûteux qui est justifié, selon Laurent Théodore car « le coût de l’inaction coûtera plus cher ».
Avec 2.400 collaborateurs sur ses 71 sites – dont 172 à Bonneuil-sur-Marne -, le site val-de-marnais est « l’une des plus grosses plateformes », indique le président de France Boissons. L’entreprise livre près de 3.000 références pour une quantité pouvant aller jusqu’à 250 tonnes de marchandises livrées par jour en cas de pic d’activité depuis sa plateforme du Val-de-Marne.
Par Audrey Guettier