Le groupe vise une hausse de sa rentabilité de 8 à 9 % sur l’année. Il a ouvert sa première boutique de cognac à Pékin
« Rémy Cointreau dans dix ans n’aura plus rien à voir avec le groupe d’aujourd’hui » a prévenu François Hériard Dubreil, le président du groupe de spiritueux jeudi en préambule à la présentation des résultats financiers sur le premier semestre clôturé au 30 septembre. « Nous démarrons une nouvelle stratégie ». Le groupe entend accroître encore le poids des spiritueux de luxe dans son portefeuille, alors que les bouteilles vendues plus de 50 dollars totalisent déjà près de 60 % du chiffre d’affaires.
Rémy Cointreau a commencé à lancer des éditions limitées de cognac, sous la marque la plus haut de gamme Louis XIII dans des flacons signés par Saint Louis et Baccarat pour le mathusalem, qui a une contenance de 6 litres. La rareté de ces bouteilles en fait le prix. A 70.000 euros pièce, les Chinois se les disputent. Une boutique dédiée au cognac Louis XIII a ouvert ses portes à Pékin en septembre. D’autres suivront ailleurs. Le groupe souhaite de plus en plus maîtriser sa distribution. « Aux Etats- Unis nous nous attendons à une envolée des marques de luxe » a précisé Valérie Chapoulaud Floquet, la directrice générale. D’une manière générale, le groupe souhaite très fortement investir dans ses marques. Le processus a commencé mais « va s’accélérer au cours des cinq prochaines années ». Rémy Cointreau envisage également de développer sa présence dans l’e-commerce notamment en Chine, où les ventes sont de plus en plus assorties de services appréciés dans les villes. Il a sorti la marque Rémy Martin des rayons de la distribution au profit des cavistes et de l’hôtellerie haut de gamme.
Retour de la Chine et de la Russie
Au premier semestre de l’exercice 2016-2017, le groupe de spiritueux, dépendant pour 63 % de son activité du cognac, a bénéficié de très bons scores aux États-Unis, premier marché pour le luxe. Ainsi que du retour de la croissance en Chine. « La Russie commence à sortir la tête de l’eau ». En revanche, l’Afrique traverse un « trou d’air. Nous restons confiants. Dès que le prix du baril remontera, les ventes reprendront », a indiqué Valérie Chapoulaud- Floquet. En Europe, les marchés français et britanniques ont bien démarré l’année, l’Allemagne moins. Le chiffre d’affaires semestriel s’est établi à 513,4 millions d’euros (+2,5 %), la marge opérationnelle courante à 24 % grâce à une hausse de 270 points de base, et le résultat net part du groupe de 14,8 % à 76 millions d’euros.
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Source : Rémy Cointreau prépare une mue profonde, Conso – Distribution