Le vrai poids des Français « veggie »
28% des Français réduisent leur consommation de viande, c’est énorme. Mais ils sont moins de 5% à suivre un régime végétal strict, et pas plus nombreux à acheter régulièrement des produits « veggie ».
OpinionWay et 3W.relevantC (groupe Casino) ont recoupé les résultats d’une enquête en ligne (août 2018) avec les achats sur une année des 800.000 foyers encartés chez Casino, Monoprix et Franprix.
Premier enseignement : le taux de Français qui consomment moins de viande ou de poisson qu’avant, sans pour autant y renoncer, est passé de 23% à 28% en un an.
On les appelle les flexitariens, mais cette lame de fond est en réalité la conséquence de motivations diverses. Sensibilité croissante au discours végétarien, recherche d’une alimentation plus saine, préoccupations grandissantes pour le bien-être animal ou l’environnement, mais aussi, plus simplement, montée en gamme des achats pour des viandes de meilleure qualité (à budget constant).
Les Français qui s’astreignent à un régime strict, en revanche, sont beaucoup moins nombreux. Selon Nielsen, cette fois, ils représentent 4% des foyers. Avec une moitié de végétariens « classiques » et une moitié encore plus engagée bannissant tout produit animal, regroupant les végétaliens (ni lait, ni œufs, ni miel) et les végans (zéro exploitation animale, tous rayons confondus).
Nielsen évalue par ailleurs à 6% la part des foyers dont la consommation est fortement influencée par les questions de « conscience animale » (pratiques d’élevage, modes d’abattage). Sans surprise, ces ménages limitent leur consommation de viande.
OpinionWay et 3W.relevantC établissent que 60% des Français ont acheté au moins un produit « veggie » sur les douze mois écoulés (avec une vocation végétale spécifique, sans compter par exemple les fruits et légumes).
Beaucoup d’essais, donc, mais peu de transformations. Selon la même source, 5% seulement des consommateurs achètent régulièrement ces aliments (produits présents dans un panier sur trois minimum).
Dans le détail, on trouve dans ces foyers accros au veggie des familles aisées plutôt flexitariennes (2,4% des ménages), des seniors adeptes des régimes detox (1,2%) et des jeunes Parisiens, soucieux d’hygiène alimentaire (1,2%) ou carrément militants. Ces derniers consacrent 20% de leur budget courses aux produits veggie, mais ils ne représentent que 0,3% de la population.