Sodexo tire son épingle du jeu après la mise en Bourse de l’activité titres-restaurant

Pluxee, né de la scission d’avec le géant des services au 1 er  février dernier, a pris un bon départ, et Sodexo voit le ciel post-Covid s’éclaircir sur la restauration collective. La Bourse a salué ce vendredi les performances des deux entreprises désormais autonomes, mais dont la famille Bellon garde le contrôle.

Tôt ce vendredi matin, la Bourse a bien accueilli les semestriels de Sodexo et de Pluxee, issu de la scission réussie de l’activité de titres-restaurant du groupe le 1er février dernier. Le cours de Sodexo gagnait près de 4 %, et celui de Pluxee, près de 8 %, le tout dans une Bourse plutôt à la baisse. On pourrait dire que la famille Bellon, actionnaire à 43 % des deux sociétés, a gagné sur les deux tableaux, chacune d’entre elles affichant des résultats solides.

Sodexo a vu sur son premier semestre décalé son chiffre d’affaires progresser de 4,5 %, à 12,1 milliards d’euros, son résultat d’exploitation de 12,3 %, à 612 millions, et son bénéfice net de 15,4 %, à 427 millions. « Le spin-off de Pluxee a été mené avec succès. Notre organisation a été considérablement simplifiée, nous permettant de gagner en agilité. Chaque société peut maintenant se concentrer sur ses activités, sur ses marchés », estime Sophie Bellon, PDG du groupe Sodexo.

Fort taux de rétention des clients

La croissance de la multinationale vient pour moitié de la hausse des prix, et pour moitié de nouveaux contrats signés ainsi que de volumes plus importants réalisés sur les sites existants. L’entreprise peut se féliciter d’un taux de rétention des contrats « record » de 95,5 % au cours des douze derniers mois. Les services de restauration ont davantage crû (+10,7 %) que les services de « facilities management » (+4,5 %), preuve que le roi des cantines a su réinventer son offre, aidant ses clients à faire revenir leur personnel au bureau.

« Nous avons fait le pari, réussi, de l’importance de l’alimentation pour les salariés et les entreprises. Et nous nous sommes focalisés sur une restauration plus sélective, multicanal, à toute heure, avec des offres à emporter. Nous avons aussi transformé nos modèles de production, avec, par exemple, l’offre « Prêt à cuisiner » alliant des ateliers légumes, viande, etc., et une finalisation des plats sur place », poursuit la dirigeante.

L’Amérique tire la croissance

Sur le plan géographique, l’Amérique du Nord tire la croissance (+10 %), et Sophie Bellon ne s’interdit pas d’y accélérer les acquisitions, à l’image de ses concurrents, maintenant que les équipes sont dégagées de l’intense travail nécessité par la réalisation du « spin-off » dans les délais. Suit l’Europe (+8 %, soutenue par la Coupe du monde de rugby au premier trimestre), puis le reste du monde (+5,7 %).

Pour l’exercice 2024, l’entreprise vise une croissance interne du chiffre d’affaires « en haut de la fourchette, de +6 % à +8 % » grâce à la dynamique commerciale, à une légère progression encore des volumes sur les sites existants, à la contribution des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris et à des hausses de prix attendues à près de 4 % pour l’année.

Effet vitrine des JO

Pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, son antenne Sodexo Live ! est chargée de la restauration au Village des athlètes et sur quatorze sites de compétition, et, selon Sophie Bellon, 85 % des 6.000 recrutements nécessaires ont été effectués. « 15 % des collaborateurs recrutés sont éloignés de l’emploi ou issus de zones prioritaires », se félicite-t-elle, rappelant que Sodexo est rompu à cet exercice d’inclusion, puisque 25 % de son personnel en France vient déjà des quartiers prioritaires. Sur le Village des athlètes, Sodexo Live ! fera travailler 1.000 personnes par jour pour servir jusqu’à 40.000 repas quotidiens aux sportifs.

« Nos contrats avec le Comité olympique vont générer un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros sur cet exercice clos fin août, et 20 millions sur le suivant. Mais cela va aussi perturber notre activité au quatrième trimestre en région parisienne, car nous nous attendons à davantage de télétravail et à des entreprises qui fermeront pendant l’été », souligne encore la patronne du groupe.

De même Sodexo Live ! pourrait voir sa flotte de bateaux (Yachts de Paris, Batobus et Bateaux Parisiens) sur la Seine à Paris, impactée. Si 22 bateaux sur 26 sont mobilisés pour la cérémonie d’ouverture, que se passera-t-il le reste du temps ? « L’été dernier, notre flotte avait connu des pics d’activité », rappelle-t-elle.

Pluxee, pour sa part, fait état d’un bénéfice net de 68 millions sur le semestre, en baisse de 25,6 %, pénalisé par des éléments exceptionnels liés au spin-off, mais d’un chiffre d’affaires de 593 millions d’euros, en hausse de 21,5 %. L’ex-division Avantages aux salariés de Sodexo, a même revu ses objectifs à la hausse, visant désormais une croissance organique de son chiffre d’affaires de 15 % à 17 % pour cette année, contre 10 % annoncés en janvier.

« C’est le résultat d’une très bonne performance commerciale, sur toutes les régions dans lesquelles on opère. Le très bon momentum observé ces deux dernières années se poursuit, en termes de signatures de nouveaux clients et de volume annuel », observe le directeur général, Aurélien Sonet. L’Ebitda, pour la période allant de septembre à février, s’est établi à 201 millions d’euros, une hausse de 28 % sur un an en croissance organique.

Pour 2024, la marge d’Ebitda récurrent est attendue à 35 % au moins, à taux constants. Le secteur des titres prépayés reste très porteur. Edenred, le leader du secteur, a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires opérationnel meilleur qu’attendu au premier trimestre, en hausse de 18,8 %, à 625 millions d’euros.

Par Martine Robert – A Retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/sodexo-tire-son-epingle-du-jeu-apres-la-mise-en-bourse-de-lactivite-titre-restaurant-2089949