A toutes les sauces et dans tous les pains, le burger séduit toujours plus les palais français et ses ventes ont continué de progresser en 2015 en France, de quoi aiguiser l’appétit d’acteurs américains comme l’enseigne Five Guys, qui débarque prochainement dans l’Hexagone. Et au pays de la gastronomie, les ventes de ce pain rond et moelleux, garni de viande, longtemps synonyme de malbouffe, progressent encore : +11,21% en 2015, et, ô sublime paradoxe, davantage dans les restaurants traditionnels que dans les fast-food. Après avoir fait de McDo un vrai restaurant, la France fait du burger un plat « gastronomique ».« Le burger s’envole grâce au service à table », c’est-à-dire à son développement dans des restaurants plus traditionnels de restauration dite « à table », par opposition à la restauration rapide.
« Le poids de McDonald’s, Quick et Burger King est dérisoire puisqu’il ne représente qu’un tiers (34%) des 1,19 milliard de burgers vendus en 2015 », affirme le cabinet Gira Conseil. Un chiffre résume la situation : hamburgers et autres cheeseburgers représentent un marché de 9,5 milliards d’euros. Le marché du burger est loin d’être saturé : si en France nous sommes à 14 burgers consommés par an par personne, le Royaume-Uni est à 20, les Etats-Unis à 30 et l’Australie à 38 burgers
Le burger se vend aujourd’hui partout, dans tous les segments de la restauration, du fast-food à la cantine, en passant par la table étoilée. Selon Bernard Boutboul, du Gira Conseil, « tout a commencé en 2010 : le chef étoilé Yannick Alléno a lancé son burger à la carte du palace Le Meurice et a obtenu le titre de meilleur burger du monde, ça a été le début de l’engouement pour ce sandwich, jusqu’à cette date un peu décrié ». D’autres experts du secteur estiment que l’engouement pour le burger est plus ancien et que d’autres chefs avaient déjà lancé le hamburger dans la cour des grands.Reste que le marché est loin d’être saturé. « La burger mania ne s’arrête pas. Après l’arrivée sur le marché en 2012 d’acteurs plus haut-de-gamme tels que Big Fernand, il y a encore de la place pour de nouveaux acteurs », confirme le directeur général du cabinet CHD Expert Nicolas Nouchi. Selon le cabinet NPD Group, « si en France nous sommes à 14 burgers consommés par an par personne, le Royaume-Uni est à 20, les Etats-Unis à 30 et l’Australie à 38 burgers ».En France, « le passé de la restauration hors domicile (surtout sa partie rapide) est fortement lié au sandwich et la culture du pain (boulangeries, sandwicheries ), et même si le burger ne pourra jamais éliminer le sandwich, il continue son offensive dans l’Hexagone avec l’arrivée annoncée de nouveaux entrants américains tels que Shake Shack et Five Guys », explique Maria Bertoch, expert au service restauration hors domicile pour la France chez NPD Group.
Encore peu connues en France, « ces chaînes se positionnent », selon NPD, « dans le segment de fast casual : les produits de qualité, la préparation sur mesure, la notion « extrêmement frais » et un ticket (addition moyenne, NDLR) plus élevé que dans les restaurants fast food classiques ».L’enseigne américaine Five Guys, créé en 1986 et dont Barack Obama lui-même a vanté en 2009 « les meilleurs burgers du monde », proposent des burgers à faire sur-mesure, et des menus allant de 15 à 22 euros, donnant à la chaîne un positionnement haut-de-gamme. La chaîne de restauration rapide, qui compte 1000 restaurants aux États-Unis, est déjà présente au Royaume-uni depuis juillet 2013. Un premier restaurant devrait ouvrir ses portes au public français en Gare du Nord à Paris, à horizon du premier semestre 2016, même s’il n’y a pas de communication officielle. Une manière, peut-être, de créer un « buzz », tel que l’avait fait Burger King, avant l’annonce en décembre 2012 de son retour en France, après quinze ans d’absence. L’enseigne Shake Shack, basée essentiellement à New York, s’intéresse elle aussi très sérieusement au marché lucratif du burger français mais n’a pas dévoilé ses intentions à court terme.
Source : 14 burgers par Français et par an : mais où va-t-on ? – ATABULA